Le plus resserré des quatre grands golfes de la côte ouest de l’île n’a pas la notoriété des rivages de Porto ou d’Ajaccio. Le Golfe du Valinco – ou de Propriano – offre pourtant un concentré de tout ce que le littoral corse peut offrir en termes d’ambiances, d’écosystèmes, de paysages naturels, mais aussi d’exemples d'une urbanisation souvent désordonnée. De Capu Neru jusqu’à Portigliolu, et au-delà au départ de la côte sauvage de Campumoru-Senetosa, le trait de côte montre une grande diversité de formes de contacts entre la mer et la terre, avec un rivage rocheux ici tourmenté et abrupt, là ourlé de petites criques, ailleurs encore ouvert sur de grandes plages de sable. La présence proche des reliefs, le calme fréquent du plan d’eau abrité des vents du nord-ouest et du sud-ouest, la covisibilité entre les rives : tous ces éléments concourent à donner une touche lacustre à ce paysage qui n’en est pas moins très méditerranéen.
« Un changement de direction nous dévoila soudain une vue sur la mer, invisible depuis le départ d’’Ajaccio, en une de ces échappées saisissantes et inattendues comme on en trouve en Corse. En bas de la route, la longue côte sinueuse du golfe du Valinco enserrait une zone d’eau d’un bleu laiteux incroyablement intense. Plus loin sur la côte, Propriano, le port, resplendissait de blancheur. Mais là, à l’extrémité carrée de la baie où le sable s’empilait comme la neige d’une congère, on ne voyait que deux constructions : une cabane en bois sur la plage et, au bord de la route, une coquette petite maison au toit rouge. Pimpante, l’air ingénu et placée de façon idéale juste au-dessus de la mer ; était-il possible que ce fût la maison des Cesari ? Mais oui, c’était bien elle. »
Le littoral du Valinco a connu un essor touristique important qui s’est traduit par une urbanisation essentiellement regroupée dans trois secteurs : à Porto Pollo où une petite station balnéaire s’est développée en contrebas de l’ancien village de Serra di Ferro, entre la pointe de Porto Pollo et la plage du Taravu ; plus à l’est, où l’urbanisation s’est étalée de façon plus discontinue mais non moins prégnante sur « Olmeto-Plage », façade littorale de la commune d’Olmeto que la route départementale longe entre l’embouchure du Taravu et la plage de Baracci ; et à Propriano dont l’agglomération, avec ses ports de commerce et de plaisance, est devenue le pôle économique et touristique de la microrégion, générant une urbanisation qui s’étend sur la commune voisine de Viggianello. Ailleurs, un mitage assez ponctuel touche la baie de Cupabia mais aussi parfois des prairies de plaine comme à proximité de l’embouchure du Taravo. La protection et l’aménagement des arrières plages constituent un enjeu important pour réduire l’impact de la fréquentation balnéaire sur les milieux dunaires.
• Au sud-est de la Corse, un golfe profond et bien abrité
• Le réceptacle des bassins versants de trois fleuves : le Taravu, le Baracci et le Rizzanese
• Au fond du golfe, l’agglomération urbaine et le port de Propriano, pôle économique, touristique et débouché maritime de la ville de Sartène
• Un patrimoine préhistorique d’exception, avec notamment le site archéologique de Filitosa
• Une grande diversité de paysages et de milieux littoraux, des côtes rocheuses aux dunes et aux zones humides
• Une pression foncière et résidentielle croissante s’exerçant plus particulièrement autour de Propriano et sur la rive nord du golfe
• Une absence de protections paysagères, écologiques ou foncières fortes sur cette côte nord, où subsistent néanmoins de beaux espaces naturels
• Deux sites réhabilités et protégés par le Conservatoire du littoral à Baracci et Portigliolu près de Propriano