Vaste dépression parsemée d’eau, la Champagne humide s’étend au sein de la Champagne-Ardenne, dans le nord-est de la France. L’étendue aquatique aujourd’hui observable a été mise en place artificiellement et compose les trois lacs de l’ancienne forêt d’Orient, dans le département de l’Aube, aux marges du Bassin parisien. Destinés à contenir les crues de la Seine, ces aménagements lacustres ont été rendus possibles par les sols étanches de la région, particulièrement propices. La création de ces lacs artificiels est passée par plusieurs étapes avant d’être définitivement validée, des premières inondations catastrophiques de la Seine en 1910 jusqu’au rejet des dirigeants politiques aubois face à un projet jugé trop « parisien », avant de refaire surface en 1952, en dehors de tout processus de concertation. Les travaux se déroulent de 1959 à 1966 et donnent naissance à trois lacs. Initialement désigné comme le « lac-réservoir Seine » ou « lac de Lusigny », le projet prend le nom, sous l’impulsion du Conseil général de l’Aube, de « lacs d’Orient », référence directe à la forêt du même nom alors présente sur le territoire et dont subsistent encore de grands arbres sur les rives. Les lacs sont aujourd’hui situés sur le territoire du Parc naturel régional de la forêt d’Orient. Si ce changement de nom accompagne une stratégie de promotion du territoire, il marque également l’intégration tant géographique qu’esthétique des lacs dans le paysage quotidien des Aubois.
« Il a envie de marcher dans la campagne. Il demande à Jacques Vendroux de le conduire en voiture jusqu’à mi-pente de cette « colline tumulaire » qui protège Colombey-les-Deux-Églises des vents du nord. Il gravit le sentier qui serpente dans un petit bois. Il débouche enfin sur le sommet où ne pousse qu’une herbe rase. Les horizons sont immenses. Il aime cet océan de terre où s’alignent les creux des vallées et les crêtes des collines.
Ici, les hommes, depuis le commencement des temps, ont travaillé et combattu.
Là-bas, il lève sa canne, c’est Clairvaux et le souvenir de Saint-Bernard. Ce pays-ci est celui où la foi austère éleva ses premiers monastères.
Il se tourne vers Jacques Vendroux :
« Si un jour, après moi, on veut marquer ce lieu, c’est ici qu’il faudrait le faire….Mais très simplement…Surtout pas de statue…Peut-être une croix de Lorraine. »
° Trois lacs-réservoirs, régulateurs du débit de la Seine, reliés par système de canaux et bordés d’étangs.
° Présence de zones humides d’une très grande richesse en termes de biodiversité, autant floristique (en particulier au sein des vasières) que faunistique, avec une avifaune (oiseaux migrateurs) trouvant refuge sur les berges et dans les espaces forestiers
° Des risques d’exploitation cynégétique et forestière, que canalise le Conservatoire du littoral.
° Des pressions sur les trois lacs à travers le développement des activités de pisciculture, de chasse et, de manière plus modérée, touristiques.
° Une urbanisation croissante dans la campagne agricole environnant les lacs, en raison de la proximité des agglomérations parisienne et troyenne.
° Un ensemble lacustre situé au sein du Parc naturel régional de la forêt d’Orient.
Gilles-Antoine LANGLOIS, Les lacs-réservoirs du Bassin de la Seine, Somogy éd. d'Art, 2004
« Autour des grands lacs », Les incontournables balades à pied, PNR de la forêt d’Orient, Éd. Chamina, 2012