De chaque côté des rives de l’Aude, là où elle se jette dans Méditerranée, s’étend un vaste paysage de nature. Sur plus de 7 km à l’arrière du rivage et de son cordon de dunes, l’étang de Vendres en rive gauche et celui de Pissevaches en rive droite occupent l’espace de l’ancien delta du fleuve, aujourd’hui canalisé. Terrains doux et saumâtres, prés salés et parcelles cultivées, vignes et vergers composent une mosaïque de milieux mise en valeur par un arrière-plan de reliefs calcaires (au nord-ouest les puechs et collines d’Ensérune, au sud la montagne de la Clape). Cette portion rare du littoral languedocien, épargnée de l’urbanisation – mais non par la tramontane – grâce aux débordements aléatoires de l’Aude, a été façonnée par les pratiques agricoles et le pastoralisme, dont les bergeries et les capitelles sont aujourd’hui les témoins. Mais la proximité de Béziers et la forte attractivité du rivage rendent néanmoins fragiles ces espaces sur lesquels le Conservatoire du littoral intervient depuis le début des années 1980. Aujourd’hui, pour continuer à perpétuer ces paysages vivants, il encourage le renouveau de l’élevage de moutons et poursuit les acquisitions foncières pour limiter le mitage à la périphérie de la plaine.
« (…) Plus bas, il touche un instant l'Hérault au sud d'Oupia, sort du massif des Corbières et tourne à l'est pour passer à peu de distance de l'étang de Capestang dont les crues rendent le dessèchement assez difficile. L'Aude limite pendant 3 kilomètres environ le département de l'Hérault, contourne la montagne de la Clape, que ses atterrissements ont rattachée à la terre ferme depuis l'époque historique, et va se jeter dans la Méditerranée par le grau de Vendres, qui ne communique plus que par une rigole ensablée avec l'étang de Vendres. L'Aude charrie annuellement 1 700 000 mètres cubes de limon, et la barrière du cordon littoral force ce limon à se déposer sur les fonds marécageux de l'intérieur ; aussi l'étang de Capestang a-t-il été considérablement modifié, de même que l'étang de Montady, desséché en 1267, de même aussi que l’étang de Vendres, qui n'est plus qu'un marécage. »
Tout à fait au nord-est de l’image, la basse plaine de l’Aude correspond à une frange du littoral languedocien que les contraintes géographiques (delta marécageux de l’Hérault et reliefs du massif de la Clape au sud) ont préservé de l’urbanisation. Le Conservatoire du littoral a joué aussi son rôle de protection en acquérant de nombreux terrains aux alentours des étangs de Vendres et de Pissevaches, et de l’embouchure de l’Aude.
• Des paysages naturels et agricoles inclus dans le périmètre de l’ancien delta de l’Aude, bordés par des reliefs calcaires dont la montagne de la Clape au sud
• Une mosaïque de milieux (dunes, étangs, zones humides, prairies, vignes, garrigue, prairies sèches) souvent dépendants du gradient de salinité des sols
• Une forte présence paysagère des fleuves côtiers et du canal du Midi
• Une longue plage de sable coupée en deux par le grau (passage) de Vendres, débouché de l’Aude
• Des pratiques agricoles et un pastoralisme en recul
• Une pression touristique concentrée sur le rivage
• Des zones humides fragilisées par certaines pratiques agricoles
• 1 espace naturel protégé par le Conservatoire du littoral ; un parc naturel régional (PNR de la Narbonnaise en Méditerranée)