Commune(s) ROGLIANO (2B)
Surface protégée : 668.69 hectares
Unité littorale : CAP CORSE
Nature et culture se rencontrent à la Pointe du Cap Corse.
Arrivée à la Pointe du Cap, entre Macinaggio et Centuri, la route abandonne le littoral. Commence alors le royaume du maquis, des fauvettes méditerranéennes et des lézards endémiques. Ici, la nature et l'histoire des hommes se mêlent intimement. On peut y découvrir d'anciens fours à chaux tapis parmi les genévriers, des sites archéologiques, une chapelle romane à double abside, des moulins à vent et un chapelet de tours littorales de l'époque génoise. Le maquis épouse un relief aux formes alanguies, où les pentes douces mènent à un cirque de crêtes que ne franchit pas le regard. Au bout de ce cap soumis à tous les vents, le ciel et la mer balayés et remués sans cesse ont les couleurs vives de la pureté. Les îles proches, les Finocchiarola ou la Giraglia, offrent à l’œil un repère rassurant. Massive, l’île toscane de Capraia, s’impose sur l’horizon. Et parfois, dans le lointain, la Gorgona, île mystérieuse, apparaît fugitivement.
Pour partir à la rencontre de ces paysages, de ce patrimoine naturel et culturel, il suffit d'emprunter le sentier des douaniers qui file le long des côtes entre Macinaggio et Centuri en passant par Barcaggio.
Habitats naturels et flore
Le climat de la Pointe du Cap Corse est à la fois l'un des plus chauds, des plus secs et des plus ventés de toute la Corse.
Le site abrite une intéressante diversité d’habitats naturels. Les maquis dominent. Ravagés pendant des décennies par des incendies pastoraux, ils se reconstituent progressivement. Selon les substrats (schistes lustrés, serpentinites, prasinites…) et leur proximité à la mer, on distingue des maquis plus ou moins élevés dominés par l’arbousier et la bruyère arborescente.
Sur les rochers littoraux, la végétation soumise aux embruns est surtout composée de criste marine, limonium et frankénie ; auxquels succèdent en arrière une végétation rase à immortelle, euphorbe des Pithyuse et passerine, puis un maquis à myrte et lentisque.
De petites zones humides se présentent sous la forme de ruisseaux temporaires avec des embouchures lagunaires, une rivière méditerranéennes (l’Acqua Tignese) et sa rypisilve, des lagunes (Barcaggio) et des mares temporaires méditerranéennes (Capandula et Barcaggio).
Les dunes à genévriers de Phénicie de Barcaggio sont constituées d’une dune bordière à oyat et de crêtes plus élevées plaquées jusqu’à 20 m d’altitude. Elles sont un rare exemple en Corse de dunes hautes et mobiles.
En savoir plus sur les plantes rares de la Pointe du Cap
Les îlots marins forment des écosystèmes originaux avec une végétation surtout herbacée façonnée par les embruns, les vents violents et la fréquentation des oiseaux marins.
Onze habitats naturels d’intérêt communautaire sont recensés sur le site dont quatre sont considérés comme prioritaires. Site Natura 2000
La Faune
La faune est représentative du maquis méditerranéen avec renard, belette, musaraigne étrusque, rat noir, sanglier et tout le cortège des fauvettes (pitchou et sarde), alouettes lulu et calandrelle, pipit rousseline, traquet pâtre, et fringille. Le site abrite également dans ses mines des chauves-souris.
Le goéland d’Audouin ne vit qu’en Méditerranée. La Corse est la seule région française où il se reproduit ; les îlots du Cap Corse abritent une colonie en déclin. Le cormoran huppé, le puffin cendré et le goéland leucophée se reproduisent sur les îlots.
Les falaises rocheuses accueillent des martinets pâles et des martinets à ventre blanc, ainsi que des rapaces menacés, comme le balbuzard pêcheur et le faucon pèlerin.
Au printemps, la Pointe du Cap Corse est un lieu de passage stratégique pour des oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique. De mars à juin, ils survolent la région puis font une dernière halte avant de s’élancer au dessus de la mer.
Les reptiles sont représentés par la tortue cistude, 3 geckos (phyllodactyle, tarente et hémidactyle), 3 lézards (algyroïde, lézard tiliguerta et lézard de Sicile) et 2 serpents (couleuvre à collier et couleuvre verte et jaune).
Quatre amphibiens endémiques se reproduisent ici (euprocte de Corse, crapaud vert des Baléares, discoglosse sarde, rainette sarde) ainsi que la grenouille de Berger.
Ces paysages remarquables, nés de la rencontre de la nature et de l’histoire, méritaient d’être mis à l’abri d’altérations irréversibles. Les habitats naturels, les plantes et les animaux, rares, menacés ou simplement présents, devaient trouver leur place, aux côtés des hommes, dans le cadre d’un développement harmonieux. C’est pour garantir cet équilibre, que la Pointe du Cap Corse bénéficie de diverses mesures de protection : site classé (2 730 hectares sur les communes de Rogliano et Ersa), réserve naturelle des îles du Cap Corse ( Finocchiarola, Giraglia et Capense), l’ensemble du secteur fait partie du réseau Natura 2000 (ZSC et ZPS).
Ces espaces naturels sont gérés par l’association Finocchiarola-Pointe du Cap Corse, regroupant les communes d’Ersa, Centuri, Morsiglia et Rogliano, la Collectivité de Corse et le Conservatoire d’Espaces Naturels.
Deux agents permanents, renforcés par du personnel saisonnier, sont présent sur les sites et veillent à leur entretien, leur surveillance, à l’accueil des visiteurs et au suivi du milieu naturel et des espèces remarquables.
La protection et la valorisation du patrimoine naturel de ce territoire est menée en partenariat avec la Collectivité de Corse, l’Office de l’Environnement de la Corse, le Conservatoire du littoral et la Dreal Corse.
La partie marine est au cœur du Parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate
Une balade le long du sentier des douaniers, nous entraîne le long de cette côte rocheuse ponctuée de trois tours de guet édifiées au XVIe siècle à l’époque génoise. En ces temps troublés, ces édifices revêtaient une importance capitale pour le contrôle des communications maritimes et la surveillance face aux incessantes incursions des pirates barbaresques.
Dans l’anse de Santa Maria, petite baie intime et merveilleusement proportionnée, les génois avaient étudié la construction d’un port-abri. Leur projet ne vit jamais le jour. Pas plus que celui qui fut conçu bien des années plus tard, vers 1970, par une société civile immobilière et qui devait aboutir à la construction d’un vaste complexe de 15000 lits et d’un port de plaisance.
Bâtie sur les vestiges d’un habitat du Ve-VIe siècle, la chapelle Santa Maria avec sa curieuse double abside, a été restaurée en 2015. Découvrez ici la retrospective de sa restauration.
Non loin de là, sur la modeste colline du Monte Bughju, les restes d’un oppidum romain témoignent d’une implantation humaine remontant au IIe siècle avant Jésus-Christ.
Ces espaces sont vivants et fragiles, merci de respecter la réglementation et d’adopter un comportement respectueux des paysages, de la flore, de la faune et de la tranquillité des lieux. Ne laissez aucune trace de votre passage.
Dans le site classé, le camping et le bivouac sont interdits.
Sur les terrains du conservatoire du littoral, le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits. Sur les îles, le débarquement est interdit.
Respectez les espèces marines protégées : mérou, corb, grande cigale, grande nacre, patelle géante. Le ramassage des oursins est interdit en été.
Le sentier des douaniers peut être emprunté indifféremment depuis Centuri ou Macinaggio. L'itinéraire balisé ne présente pas de difficulté particulière, restez cependant vigilants sur les passages accidentés. Veillez à être correctement chaussés et à emporter de l’eau en quantité suffisante. Pour votre sécurité, par jours de grand vent ou de forte chaleur, l’accès au sentier peut être fermé par arrêté préfectoral.
Temps de parcours
Macinaggio-Barcaggio : 3 h
Barcaggio-Tollare : 45’
Tollare-Centuri : 4 h
Association Finocchiarola pour la gestion des espaces naturels de la Pointe du Cap Corse (par délégation du Conseil général de la Haute-Corse).
Renseignements touristiques
www.macinaggiorogliano-capcorse.fr
04 95 35 40 34
à 7.9 km
à 12.9 km
à 4.53 km
à 6.4 km