Commune(s) ARLES (13)
Surface protégée : 43.85 hectares
Unité littorale : CAMARGUE
Le Bois de Tourtoulen fait désormais partie d’un vaste site en devenir sur lequel le Conservatoire souhaite intervenir : Le site des Rives du Rhône.
Le bois de Tourtoulen est une magnifique ripisylve (forêt riveraine du Grand Rhône) composée essentiellement de Peupliers blancs de très haute taille et de Saules blancs.
Exploitées sans précaution ni ménagement à des fins agricoles, d’urbanisation ou pour l’ouverture de voies de communication, les ripisylves se font de plus en plus rares.
D’où l’importance de ce remarquable corridor écologique forestier qui est la relique la plus importante de la forêt de rive qui recouvrait autrefois toute la longueur des berges du Rhône.
Siège d’une biodiversité exceptionnelle, le Bois de Tourtoulen constitue un milieu complexe et fragile, aux utilités multiples. Il constitue une zone tampon tant d’un point de vue du risque d’inondation par débordement du Grand Rhône que d’un point de vue de la qualité des eaux auquel il concoure. Il contribue également à maintenir les berges.
La faune
Le Bois de Tourtoulen abrite de nombreux oiseaux typiques des forêts alluviales (Milan noir, Rollier d’Europe, Loriot…) ainsi que quelques espèces nicheuses rares en Camargue (Troglodyte, Geai des chênes). Il sert aussi d’escale migratoire à de nombreux passereaux et de corridor biologique lors des migrations automnales (en particulier pour les turdidés et les palombidés).
Le bois abrite une importante population d’Orvet, ainsi que du Triton palmé.
Il est aussi fréquenté par divers mammifères patrimoniaux (Castor, Genette, Martre) et sert de site d’alimentation à 2 des chauves-souris nicheuses les plus rares de Camargue (Grand Rhinolophe, Murin à oreilles échancrées).
La flore
On distingue 4 faciès végétaux :
- zone la plus basse : Saule blanc et Faux indigo ;
- zone basse moins souvent inondée : Frêne, Orme ;
- zone intermédiaire : Chêne blanc et Iris fétide ;
- zone haute non inondée : Lierre, Laurier noble et Peuplier.
On note aussi la présence d’arbres rarement visibles dans les ripisylves du delta du Rhône (Erable négundo, Noisetier) et d’espèces exotiques comme l’Oranger des osages.
La Tour du Valat est gestionnaire du site. L’ONF est partenaire associé chargé de mettre en œuvre les mesures relevant du régime forestier et d’en assurer les travaux, pendant que la Tour du Valat assure le suivi de l’évolution du milieu naturel et surveille le site.
Les mesures de gestion actuelles ne prévoient pas d’intervention particulière, l’objectif étant de laisser évoluer naturellement la végétation. Cependant, la dynamique de la végétation doit être suivie dans les secteurs en régénération afin d’évaluer les risques de colonisation par des espèces exotiques susceptibles d’empêcher le succès de l’installation des espèces indigènes. Aussi, la Tour du Valat effectue, tous les 5 ans, un suivi de la structure du peuplement forestier ainsi que des clairières.
Quant à la chasse, elle est interdite sur le site, à l’exception de la réalisation chaque année de quelques battues aux sangliers par la société communale de chasse.
Le bourrelet alluvial sur lequel est implanté le Bois de Tourtoulen est relativement récent. Il a été créé par le cours actuel du Rhône, par sédimentation, suite à l’endiguement du fleuve entrepris après les terribles crues de 1840 et 1846.
D’après Antonio Valverde (célèbre ornithologue espagnol), en 1955, le bois était essentiellement constitué de jeunes Frênes, Ormes et Peupliers blancs. Il servait alors de lieu de nidification à de nombreux ardéidés arboricoles (hérons nichant dans les arbres tels que les Aigrettes garzettes), alors rares en Camargue. Depuis, le bois a vieilli.
Très peu modifiée par l’Homme au regard des autres ripisylves de la région qui ont été progressivement remplacées par de l’agriculture, elle constituait une relique de la forêt galerie originelle qu’il fallait protéger durablement. Aussi, sous l’impulsion du WWF, le Conservatoire du littoral l’a acheté en 1987.
Modalités d'accès au Bois de Tourtoulen :
L'accès se fait à partir de la départementale 36 (Arles/Salins de Giraud), puis en prenant la draille d'accès au Mas de Tourtoulen (environ 4 km au nord du Hameau du Sambuc) au niveau de la signalisation du SYMADREM (S63/S64).
Attention : aucune signalétique n'indique le bois à partir de la route.
La visite du bois est conseillée en restant sur la digue du Rhône qui longe le bois sur 2 km, à pieds.
Attention : Il est STRICTEMENT INTERDIT d’accéder à la digue à vélo ou en véhicule motorisé !
L'accès à pied dans le bois (sans rester sur la digue) est autorisé, mais fortement déconseillé pour des raisons de dangerosité (vieux arbres instables) et de difficultés d'accès (ronciers impénétrables). Des panneaux d’entrée de site du Conservatoire du littoral signalent la limite de propriété et les restrictions d'usages.
Attention : afin de limiter les risques d’incendie, du 1er Juin au 30 Septembre, l’accès aux massifs forestiers des personnes, la circulation et le stationnement des véhicules sont règlementés en fonction des conditions météorologiques du moment, définies par 3 niveaux de danger météorologique : orange, rouge et noir. Selon le niveau de danger l’accès est autorisé ou strictement interdit. Ces niveaux de danger, consultables par tous à partir de 18h, sont également accessibles en consultant le serveur vocal dédié des Bouches-du-Rhône Tourisme au 08 11 20 13 13 ou sur le site internet de la Préfecture http://www.bouches-du-rhone.pref.gouv.fr
Renseignements :
Tour du Valat - Anthony OLIVIER, garde du littoral affecté à la surveillance du site
Adresse : Le Sambuc - 13200 ARLES
Tel : 04 90 97 29 63
Mail : olivier@tourduvalat.org
Site internet : www.tourduvalat.org