Commune(s) SAINT-VAAST-LA-HOUGUE (50)
Surface protégée : 28.8 hectares
Unité littorale : VAL DE SAIRE
Deux grandes formations géologiques se côtoient aux abords de la Hougue, le Bassin parisien et le Massif armoricain, influençant les milieux et le climat îliens. Des fonds calcaires nappés de dépôts récents sont ainsi visibles sur les côtes relativement basses de la région, tandis que l’île Tatihou, granitique, repose sur un vaste platier d’origine magmatique.
Après la dernière période glaciaire, et avec la remontée des eaux, Tatihou redevient une île tandis que ses dunes anciennes disparaissent. La côte nord de l’île est battue par les vents ; celle du sud est abritée. Les écosystèmes se juxtaposent sur de petits périmètres : quelques dunes et pelouses dunaires relictuelles, des récifs, une vasière, des prés-salés, un sous-bois arbustif et des prairies.
La faune
Tatihou est fréquentée depuis toujours par les oiseaux marins côtiers. La mise en réserve ornithologique, dès 1990, d’une partie de l’île a été une priorité pour les gestionnaires. Le site a ainsi pu héberger une des plus grandes colonies normandes de Goélands (marin, brun et argenté). Après une période de croissance jusqu’à plus de 2000 couples, la colonie est aujourd’hui fortement réduite, probablement fragilisée par la prédation d’espèce sauvage (renard).
Le passage des oiseaux migrateurs est régulièrement observé en automne et au printemps. En hiver, vous verrez l’Eider, la Sarcelle d’hiver ou la Bernache cravant. Plusieurs espèces peuvent nicher sur l’île, le Tadorne de Belon, l’Huîtrier-pie, le Pigeon colombin, le Gravelot à collier interrompu, l’Aigrette Garzette. Et quelques petits passereaux dont le Pipit farlouse, l’Alouette et la Grive musicienne, au chant comparable à celui du Rossignol. La faune terrestre est très peu représentée, hormis quelques rats et des lapins qui parfois en surnombre, occasionnent des dégradations.
La faune marine de l’estran est riche, avec des habitats rocheux et sablo-vaseux. On trouve des ascidies, des anémones spectaculaires comme l’Œillet de mer, des vers plats, certains peu communs comme le Ver plat de Roscoff et beaucoup d’autres espèces. Et lors des traversées on peut parfois avoir la chance d’apercevoir des Dauphins et des Phoques.
La flore
L’Armérie maritime forme en été un tapis rose près des digues sud. Les vieux murs abritent lichens, mousses et fougères. Les zones d’embruns sont colonisées par le Pavot cornu (jaune), qui doit son nom à la longue capsule contenant ses graines, par l’Euphorbe des sables et par la Bugrane rampante, aux fleurs roses sombres. Ces trois espèces fleurissent de juin à septembre. Tatihou recèle également quelques plantes rares et protégées comme le Bec-de-Brue Glutineux, un petit géranium sauvage, en fleurs dès les beaux jours, et le Chénopode à feuilles grasses, dont les feuilles rougissent sur le dessous. La Spergulaire des rochers, aux feuilles charnues et aux fleurs roses et blanches, pousse sur les sols salins. Parmi les arbustes, vous remarquerez l’Aubépine, l’Ajonc d’Europe, le Tamaris et le Sureau noir. Des dizaines d’espèces d’algues brunes, vertes et rouges sont présentes sur les fonds proches de l’île.
Propriété du Conservatoire du littoral, le patrimoine naturel est remis en gestion au Syndicat Mixte des Espaces Littoraux de la Manche (SyMEL). Le garde du littoral du site en assure l'entretien, ainsi que les relations avec les usagers locaux.
Le patrimoine naturel de l’île Tatihou dispose de mesures de préservation depuis 2000, date à laquelle a été rédigé le 1er plan de gestion. Il s’agit d’un document cadre, un guide, donnant les orientations d’aménagements et de gestion pour protéger ce site naturel. Des moutons séjournent toute l’année sur l’île en contrepartie de l’entretien des prairies. Des suivis des milieux et des espèces sont réalisés par des spécialistes (SyMEL, équipe du Département, GONm) et des visites guidées sont organisées sur site.
Tatihou est aussi inclus dans l’enveloppe de la zone écologique d’intérêt européen au titre de Natura 2000. Cette Zone Spéciale de Conservation « Tatihou - Saint-Vaast-La-Hougue – FR 2500086 » est dotée d’un Document d’Objectifs depuis 2008.
L’ensemble du patrimoine bâti est quant à lui géré par la Direction des Sites et des Musées du Département de la Manche qui assure, l’entretien, l’animation et l’accueil du public sur l’île.
Située au large de Saint Vaast la Hougue, l’île Tatihou était à l’abandon lorsque le Conservatoire du littoral en est devenu propriétaire en 1991. Le patrimoine bâti de l’île a pu être réhabilité, valorisé, puis ouvert au public, en 1992 grâce au soutien financier du Conseil général de la Manche.
Son nom, d’origine viking, signifie « terre élevée entourée d’eau (Hou) qui aurait appartenu à un dénommé Tat ». Jadis à vocation militaire, elle offre désormais aux visiteurs un site naturel de 29 hectares où se concentrent des trésors culturels et écologiques.
C’est en 1692, que Tatihou entre dans l’histoire avec la bataille de la Hougue. Le bâtiment le plus significatif de l’île reste la tour Vauban. Construite en 1694, elle est inscrite en 2008 au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’enceinte fortifiée est encore visible sur la côte nord et la digue militaire est en cours de réhabilitation.
Deux ensembles d’architecture militaire se font face aux extrémités de l’île. Au sud-est, le fort, dominé par la tour Vauban, et à l’ouest, le lazaret. Hôpital au début du XIXe siècle, ce dernier est abandonné en 1865. C’est en 1887, à la recherche d'un lieu pour héberger les scientifiques avides d'études de terrain, que le Muséum National d'Histoire Naturelle récupère les bâtiments du lazaret. Il y installe un laboratoire maritime pour étudier principalement les algues et le plancton et expérimenter la pisciculture du turbot. En 1925, ce laboratoire est transféré à Saint-Servan puis Dinard. Le lazaret devient alors un centre de colonies de vacances, puis de rééducation, avant de fermer définitivement ses portes en 1984.
On accède à l'île en véhicule amphibie d’avril à octobre et le nombre de visiteurs est limité à environ 500 par jour. Il est également possible, de s’y rendre à pied, pour les plus courageux, à marée basse, en passant à travers les parcs à huîtres, à condition que le coefficient de marée soit supérieur à 70.
Renseignements et réservation 02 33 54 33 33
Il existe sur ce site des possibilités d'hébergement.
Téléchargez la fiche du gîte.
à 2.72 km
à 12.38 km
à 15.05 km
à 18.07 km