Commune(s) FRONTIGNAN (34), VIC-LA-GARDIOLE (34)
Surface protégée : 282.8 hectares
Site internet : Thau-agglo
Unité littorale : ETANGS PALAVASIENS
Vestige d’une activité salinière révolue, le site des anciens salins de Frontignan se situe sur la commune de Frontignan à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Montpellier.
A l’interface de la terre et de la mer, les Salins sont bordés par le massif dela Gardioleau nord et par l'étang d'Ingril au sud, lui-même en relation avec la mer Méditerranée. Cette situation géographique particulière associée à l’activité salinière qui a façonné ce site au fil des siècles, confèrent à ce dernier une identité paysagère de type plane tout à fait remarquable.
Autrefois entièrement dédié à la production du sel, ce site est désormais un espace naturel protégé
dont les richesses naturelles et la forte identité liée à son passé salinier en font un espace d’une grande richesse patrimoniale.
La salinité reste un paramètre prépondérant qui influence fortement la nature et la répartition des différentes entités naturelles que l’on retrouve sur ce site.
Le site se caractérise par une diversité de types de milieux : zones humides douces ou salées (sansouires, anciennes tables salantes, canaux , roselière…), interface avec la lagune, landes et pelouses sèches et faciès de garrigues jusqu’aux boisements de pinèdes des Aresquiers.
Les interférences entre ces divers milieux enrichissent la biodiversité faunistique et floristique des unités écologiques qui composent l'ensemble des Salins et en font une entité naturelle des plus riches et des plus remarquables.
La flore
Ce sont plus de 340 espèces végétales qui ont été répertoriées sur le site.
Le peuplement végétal comporte essentiellement des espèces adaptées aux conditions particulières rencontrées sur le site et notamment aux alternances de mises en eau et d'assèchement.
Les différentes espèces végétales se répartissent également en fonction du gradient de salinité que l’on trouve sur l’ensemble du site.
Parmi ces espèces, 14 espèces patrimoniales ont été recensées.
On peut notamment citer la Linairegrecque qui est une espèce rare et protégée au niveau national. On peut y observer l’Iris maritime qui est relativement rare en Languedoc-Roussillon.
Au nord est du site les steppes salées voisines du Bois des Aresquiers abritent un cortège de saladelles protégées. Enfin certains bassins et canaux sont le lieu de développement annuel de très rares herbiers aquatiques : althénies, characées, ruppias…
La faune
Les salins de Frontignan constituent tout du long de l’année un véritable lieu de prédilection pour des centaines d’oiseaux : flamants, canards, limicoles et autres sternes trouvent ici tour à tour un lieu d’hivernage, de reproduction ou de halte migratoire.
Autre faune remarquable : le papillon Diane, protégée, dont la magnifique chenille orange se développe sur les pieds d’aristoches (plante hôte).
Enfin les bassins des salins servent d’abri à de nombreuses espèces de poissons lagunaires lors de certaines phases de leur développement (anguilles, muges, loups, daurades…).
Acquis en 1989 par le Conservatoire le site est cogéré par Sète Agglopole Méditerranée (Sam) et l’EID.
Les principales missions consistent en la surveillance par un garde du littoral, le suivi et la gestion des niveaux d’eau pour la faune et la flore, et l’entretien courant du site et de ses ouvrages.
Un règlement de site a été validé par l’ensemble des partenaires et s’est traduit par un arrêté municipal.
Différents chantiers sont menés tous les ans pour mettre en valeur le site ou conserver des taxons menacés : restauration de vannes martellières, reprises de digues ou cairels, création d’îlots de reproduction pour l’avifaune…
En 2018, un important programme de valorisation écotouristique du site a été engagé par Sam avec la participation de l’Europe (FEDER), de la Région Occitanie et du Département de l’Hérault. Il permet de préserver et de révéler au public le patrimoine salinier.
Comme sur l’ensemble du littoral méditerranéen, l’histoire de Frontignan a été marquée par l’exploitation du sel sur les pourtours des milieux lagunaires. Cette activité a pris différentes formes au cours de sa longue et chaotique histoire.
A l’origine distribués en petites salines tenues par différents propriétaires, ce n’est qu’au XIXème siècle que l’exploitation des salins de Frontignan s’est développé pour avoir la structure et les dimensions que nous leur connaissons aujourd’hui.
Les écrits les plus anciens concernant les salins de Frontignan remontent à 1338 Cet acte stipule que ce salin existe depuis les temps anciens Il est fort probable que l’exploitation du sel remonte à l’époque romaine.
A partir du XIXème siècle, les salins de la région vont connaître un nouvel essor. Trois cents ouvriers sont employés pour le levage.
Des articles parus dans le Midi Libre en 1967 annoncent la fermeture probable des exploitations héraultaises dont celle de Frontignan. A cette époque, le site produisait environ 10 000 tonnes par an (équivalent à la production de Guérande actuellement). Finalement les salins de Frontignan fermèrent en 1968, carla Compagniedes Salins du Midi estima, comme pour tous ceux de l'Hérault, que "les capacités de production des exploitations sont en effet trop peu importantes pour permettre l'application des méthodes de culture et de récolte modernes".
Le sel produit par les Salins de Frontignan était acheminé par le Canal des Salins jusqu'au quai de
Frontignan puis exporté par barques vers Toulouse par le Canal du Midi, vers Sète par le Canal du
Rhône à Sète et de Sète vers Marseille. Le sel était également transporté par voie terrestre, sur des charrettes jusqu'à Montpellier. Ces sels étaient destinés en majeure partie à l'industrie chimique.
Le patrimoine bâti des Salins a évolué au fur et à mesure des techniques de production : on trouve encore au centre du site les vestiges des écuries, des logements pour les ouvriers un bâtiment de stockage du sel, un atelier / forge, le rouet et un poste de douane qui avait été installé sur le chemin d'accès à300 mètresdes bâtiments du salin. Sur les bassins d’autres vestiges des tables salantes et autres cristallisoirs témoignent de l’exploitation du site : plusieurs kilomètres de cairels, lévadons constitués de piquets de bois et de terre, permettant d'isoler les jeux et pièces, ainsi que les "courroirs" (petites rigoles) les reliant. La plupart ont été fortement érodés
D'un point de vue socio-culturel, les Salins de Frontignan représentent une "enclave autonome" au sein de la commune puisque ce site a toujours fonctionné en autarcie jusqu'à sa fermeture.
Accès :
De Montpellier ou Sète rejoindre Frontignan et la place de l’Aire derrière la gare. Le chemin des pielles rejoint l’entrée du site en longeant au départ la voie ferrée vers le Nord.
Carte IGN Top 25 n°2743 ET (Montpellier)
Thau agglo : http://www.thau-agglo.fr