ORCHINU

Carte d'identité du site

Commune(s) CARGESE (2A)

Surface protégée : 190.45 hectares

Unité littorale : GOLFE DE SAGONE

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Unité littorale

Au nord du golfe de Chiuni, la pointe d’Orchinu est la dernière des pointes de Cargèse, au nord. Sa silhouette puissante qui s’élève au-dessus de la mer contraste avec la topographie beaucoup plus douce de la pointe d’Omigna, sa voisine, qui ferme au sud le golfe de Chiuni. Au centre de la pointe, sur la crête, se dresse une tour génoise en partie ruinée, qui se voit de très loin. Seulement en partie acquis par le Conservatoire, Orchinu offre un paysage grandiose de maquis bordé par des falaises qui plongent dans la mer. On retrouve ici le même paysage marqué par la présence de murets de pierre sèche, de maisonnette en ruines, d’aires de battage du blé autant de vestiges du passé agricole du site que la végétation arbustive masque progressivement.

Habitats et Flore

Dès le mois d’avril, les boules d’euphorbe arborescente se constellent d’une multitude de fleurs jaune : ces formations buissonnantes, relativement rares en Corse, apprécient les versants rocheux à proximité de la mer. À cette floraison spectaculaire se mêlent, au mois de mai, les délicates fleurs roses de l’erodium de Corse et les légères fleurs blanches du seseli précoce, deux espèces endémiques de Corse et Sardaigne. Lentisques, myrtes, olesatres, et autres essences du maquis envahissent regagent de plus en plus de terrains aux dépends des pelouses à immortelle d’Italie (a murza en langue corse)

Dans les années soixante une partie des terrains situés à la base de la presqu’île, a été acquise par un investisseur privé qui y a planté des pins et des eucalyptus devenus envahissant et qui dénotent dans le paysage du site. Cette propriété a depuis été acquise par le Conservatoire.

Faune

Les falaises et milieux rocheux de la pointe d’Orchinu accueillent les nids de nombreuses espèces d’oiseaux : le grand balbuzard pêcheur et le si rapide faucon pèlerin, l’infatigable martinet pâle, au vol incessant, la délicate hirondelle de rochers, le cormoran huppé de Méditerranée, spécialiste de la chasse sous-marine malgré son plumage perméable, et que l’on voit, ailes déployées, se sécher, immobile sur un rocher. Chez les reptiles, un petit lézard endémique de Corse et Sardaigne, l’algyroide de Fitzinger à la peau sombre, profite de l’ombre du maquis.

Une grotte marine naturelle abrite régulièrement deux espèces de chauves-souris : le minioptère de Schreibers et le rhinolophe euryale.

Sous l’eau la biodiversité est également très intéressante, avec notamment des populations de grande patelle, coquillage autrefois très répandu en Méditerranée et devenu rare.

ZNIEFF punta d’Orchinu

La gestion du site est assurée par les gardes du littoral de la Collectivité de Corse.

La tour d’Orchinu a été bâtie à la suite de la tour d’Omigna, en 1606, sous l’autorité d’Anton Giovanni Sarrola, orateur du Delà-des-Monts (la Corse du Sud). Sa construction fut financée par les pieve de Paomia, Revinda et Salona : les quatre tours de Paomia (aujourd’hui Cargèse), Orchinu, Omigna et Capu Rossu communiquaient entre elles pour avertir les populations locales de l’arrivée de navires barbaresques.

Au nord de la pointe, au fond du golfe de Topiti, une formation géologique particulière, les éléolanites, d’anciennes dunes fossilisées, riches en calcaire, ont servi de gisement pour la fabrication de la chaux nécessaire à la construction des tours génoises.

Les caseddi, maisonnette en pierre sèche qui ont servi par le passé aussi bien au cultivateurs qui ensemensaient les terres et surtout par la suite par les bergers, témoignent de l’usage agricole de la pointe. Au début du XXe siècle, les bergers du Niolu investirent la pointe, y menant paître leurs brebis ou leurs chèvres du mois d’octobre au mois de mai. Ils passaient ainsi l’hiver à proximité de la mer, évitant les rudesses de la montagne. Un sentier communal parcours une grande partie de la presqu’île entre deux lignes de murs en pierre sèches, il servait jadis à desservir les différentes propriétés. Sa présence témoigne aussi de l’intérêt agricole qu’avaient des terrains.

La Seconde Guerre Mondiale n’a pas laissé de traces visibles sur le site. Pourtant, c’est dans le golfe de Chiuni , au pied d’Orchinu, que le sous-marin Casabianda effectua sa première livraison d’armes (et d’hommes) à la résistance corse, dans la nuit du 14 au 15 décembre 1942 : les nombreuses actions de soutien de ce sous-marin furent un élément déterminant pour la libération de la Corse en 1943.

Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.

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