DOMAINE DE VALX - FELINES

Au cœur du parc naturel régional du Verdon, dont il accueille le siège administratif, le domaine de Valx Félines s’étend sur près de 250 ha de forêts de chênes et de pins, et de terres agricoles. Truffières, oliveraies, terres de maraichage, prairies de fauche, céréales … sont autant de productions qui se côtoient et se succèdent dans la propriété du Conservatoire du littoral, gérée par le Parc naturel régional du Verdon, au bord du lac de Sainte-Croix. Situés dans le périmètre de l’espace remarquable du littoral, en site inscrit et classé des Gorges du Verdon, intégrant le site d’intérêt communautaire Grand Canyon du Verdon – plateau de La Palud ainsi que la Réserve Géologique de Haute Provence, les domaines de Valx et de Félines intègrent une vaste zone reconnue pour la richesse patrimoniale au cœur de paysages prestigieux.

Zone de contact entre les influences méditerranéenne et préalpines, on y trouve une grande diversité biologique et d’habitats, des falaises aux cours d’eau qui entaillent leur piémonts : mattes de chênes blancs et verts, formations à genêts de Villard et de Phénicie, pelouses sèches semi-naturelles, mattorals arborescents à Genévrier et landes endémiques à genêt épineux… Les espaces agricoles gagnés par des générations de murailleurs anonymes sont irrigués par des réseaux de canaux gravitaires. Leur maintien a favorisé une biodiversité caractéristique des milieux ouverts et de lisières eta permis de conserver les espèces spécifiques des zones humides. Parmi les espèces rares, de nombreux chiroptères ont été recensés. Les écrevisses à pattes blanches et la salamandre tachetée peuplent les canaux de Valx. Le grand capricorne lucane cerf volant et le scarabée « Trypocopris Vernalis » parcourent les habitats forestiers. 16 espèces floristiques d’intérêt patrimonial, dont la « sabline du Verdon » agrémentent ces paysages exceptionnels du Verdon au sortir du grand canyon.

La gestion du domaine de Valx Félines, confiée au syndicat mixte de gestion du Parc naturel régional du Verdon, vise à traduire concrètement la stratégie de développement durable proposée dans la charte du Parc : préservation et encouragement des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, valorisation et transmission des savoir-faire écologique, notamment par le recours aux techniques de construction en pierre sèche, gestion de l’espace respectant la biodiversité en présence, sensibilisation des différents publics...

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Le début du XVIe siècle marque en Provence l’émergence de bastides et fermes isolées, favorisant la mise en culture des piémonts et collines. Valx et Félines occupent au 17ème siècle des zones totalement déboisées (les faïenciers de Moustiers utilisaient beaucoup de bois pour les fours). Le domaine témoigne de l’évolution de l’habitat rural provençal.
Le château de Valx (toponyme Vals = source) était entouré de parcelles de vignes et de céréales où s’intercalaient oliviers et amandiers. Un réseau de canaux d’irrigation y a été remarquablement aménagé dès cette époque, digne d’un grand domaine agricole. Félines était un quartier moins prisé (toponyme de « argile »), occupé par des agriculteurs, cultivant céréales, vignes et fruitiers.

L’élevage ovin omniprésent n’y était pas prépondérant. L’économie de Félines s’apparente à celle d’un hameau des préalpes (petit domaine, terrains pauvres). Sa déprise s’opère dès le 18ème siècle et se poursuit au 19ème siècle, alors que l’agrandissement du domaine de Valx se poursuit par regroupement des terres et bâtis aux mains d’une famille. La plantation de pins noirs supplante les zones sensibles à l’érosion ; le développement des ovins remplace les élevages de pigeons. L’enfrichement et l’enrésinement du 20ème siècle des zones délaissées par l’agriculture évoluent aujourd’hui vers une reprise naturelle des chênes en sous-bois.