Commune(s) VER-SUR-MER (14)
Surface protégée : 26.21 hectares
Unité littorale : BESSIN ET COTE DE NACRE
Ces marais sont abrités derrière un mince cordon dunaire. La mer est si proche, la dune est si modeste, qu’on passe de la plage au marais sans transition ou presque. À tel point, qu’à marée haute, le bruit des vagues semble envahir les roselières.
Des successions de formations végétales de pelouse, de vestige de maillages bocagers, de prairies humides, de roselières et de mares constituent le marais. Plusieurs espèces rares, sensibles, voire protégées, y ont été recensées et apportent notamment la reconnaissance du site au réseau Natura 2000, couvrant 359 ha d'habitats de la directive et d'habitats fonctionnels au pourtour (http://littoral-normand.n2000.fr/les-sites-littoraux-normands/zsc-marais-arriere-littoraux-du-bessin).
La flore
Même si certaines plantes bénéficient d’un statut de protection, tel l’Elyme des sables et la Grande douve protégées en France, elles ne sont pas des plus étonnantes.
Elle fleurie jaune, elle flotte et est sans racine. Elle s’appelle Utriculaire commune (ou Millefeuille des marais). Rare dans la région, il s’agit d’une plante aquatique carnivore des zones marécageuses. Du haut de ces 15 à 35 cm, elle fleurit en juin-août. Les utricules sont des pièges actifs à succion. Les outres des pièges sont fermées par un clapet entouré de longs poils sensitifs. Lorsqu'une proie aquatique, comme un petit crustacé touche ces filaments, l'outre se remplit d'eau brusquement, ce qui aspire la proie et le clapet se referme aussitôt.
La faune
De nombreux oiseaux migrateurs stationnent dans le marais, en particulier les spatules qu’on peut voir très facilement autour de la troisième décade de mars. De même que la plupart des oiseaux des roseaux, tel que Panures à moustache, Busards des roseaux, Bernaches, et Tadornes.
Les roselières et fourrés humides sont très favorables aux passereaux : Locustelle tachetée, Rousserolle effarvatte, Bouscarle de Cetti, Phragmite et Cisticole des joncs. Les spécialistes ont, quant à eux, repéré chaque hiver, quelques Butors étoilés, oiseau échassier très discret et de plus en plus rare.
Le marais abrite aussi la libellule à nervures rouges, assez rare, on ne la trouve que dans quatre ou cinq endroits en Normandie.
Marais de Ver et Graye-sur-Mer fait parti des sites d’intervention du Conservatoire du littoral. Les terrains acquis sont remis en gestion au Département du Calvados. Un garde du littoral est en charge de ce site. Il a en charge la surveillance, l'entretien, le suivi scientifique, ainsi que les relations avec les usagers locaux.
Le site Marais de Ver et Graye-sur-Mer fait l’objet de mesures de préservation depuis 2006, date à laquelle a été rédigé le 1er plan de gestion. Le plan de gestion est un outil technique programmant, décrivant les actions et opérations à mettre en œuvre pour protéger et conserver le patrimoine naturel. Des objectifs de gestion conciliant les usages et la préservation des milieux naturels sont définis en collaboration avec les gestionnaires et différents partenaires.
Les principaux enjeux du site résident dans le confortement du rôle de zone humide (qualité de l’eau, gestion des niveaux, amélioration des conditions d’accueil des espèces caractéristiques et patrimoniales), la préservation du patrimoine floristique et faunistique et la gestion de la fréquentation humaine (circulation des automobiles et des piétons). L’encadrement des usages et des activités est à prendre en considération, ainsi que le suivi de l’évolution du trait de côte.
Les marais de Graye-sur-Mer et de Ver-sur-Mer se divisent, en deux entités, séparées par une petite zone urbanisée. Ils constituent une zone humide arrière-littorale, de superficie significative sur le littoral du Calvados, respectivement 117 ha et 241 ha. Ces marais participent à la préservation de la ressource en eau et au maintien d’une flore et d’une faune en voie de régression.
Ce marais est historiquement marqué une série d’aménagements ayants pour principal objectif de protéger le cordon dunaire. Sur la période 1947-2001, le recul du trait de côte varie, d’ouest en est, de 72 à 10 m sur Ver-sur-mer.
Février 1961 de fortes tempêtes ravage l’ensemble du cordon dunaire entre Meuvaines et Ver-sur-mer. Le sommet du cordon est érodé voir complètement détruit. Suite à cette catastrophe, l’Association de défense contre la mer de Ver-Meuvaines est créée. Son but : financer des travaux pour protéger la dune et éviter des inondations trop importantes des terrains et des routes.
Des travaux d’entretien ont pu être entrepris. Ils ont consisté à recharger en sable des portions du littoral, à construire des épis en bois, ainsi qu’un rideau longitudinal. Longs de 40 mètres les épis sont perpendiculaires à la dune et espacés de 70 mètres. Le rideau est, quant à lui, installé à environ 6 mètres, en avant du pied de dune. Il devait briser les vagues avant d’arriver sur la dune et capter le sable entre lui et la dune. Cependant, ce dernier n’a pas donné le résultat escompté, et a même produit un effet contraire. A partir 1977, des digues en enrochements sont construits.
Sur Graye-sur-Mer, ce recul du trait de côte est matérialisé par le blockhaus « déchaussé », proche de la brèche du Bisson, aujourd’hui basculé sur l’estran.
Le marais de Ver-Meuvaines est alimenté en eau douce par plusieurs cours d’eau aux noms inattendus, le Roulecrotte et le Provence, ainsi que par des nappes souterraines. Des vannes de vidange, appelées localement noc, permettent d’évacuer l’eau de manière à éviter les inondations ou au contraire de la garder pour la mise en eau des mares à gabion de chasse. Cette activité est très présente sur le site.
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