Commune(s) PORTO-VECCHIO (2A)
Surface protégée : 14.62 hectares
Unité littorale : GOLFE DE PORTO-VECCHIO
Dernière présence avant la pleine mer, au nord-est de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, le petit archipel des Cerbicale, orienté nord-sud, comporte trois îles principales et plusieurs îlots, qui constituent la réserve naturelle des îles Cerbicale. Le conservatoire possède l’île la plus au nord, Forana, et le rocher de la Vacca à l’est. Si, sur les îles, la côte rocheuse peut être relativement tourmentée, leur relief assez plat est couvert d’un maquis bas très dense où l’homme ne peut pénétrer.
Le rocher de la Vacca est très différent des autres Cerbicale, dont il est assez éloigné. C’est un îlot beaucoup plus ancien, très rocheux et pentu, dont l’isolement a fait un conservatoire extraordinaire d’espèces ayant évolué en vase clos pendant des millénaires.
Habitats et Flore
Forana est couverte d’un maquis qui, soumis en permanence au vent aux embruns, ne dépasse pas une hauteur de 2 à 3 mètres. Les petites plantes des anfractuosités rocheuses se plaisent dans ces milieux aux conditions climatiques sévères. Le silène velouté, petit œillet rose qui doit son nom au duvet de son feuillage, espèce endémique de Corse et Sardaigne, rare et protégée, y a notamment trouvé refuge.
Faune
Ces îles abritées du dérangement humain et inaccessibles aux prédateurs terrestres, belettes et renards, sont un lieu de reproduction privilégié pour les oiseaux de mer. Les goélands leucophée, et les cormorans huppés de Méditerranée y ont notamment installé de belles colonies. Les puffins cendrés, dont les nids, installés dans les anfractuosités des falaises, sont sensibles à la prédation des rats, ont trouvé sur les Cerbicale un havre accueillant et protecteur. Certaines espèces disparues sur la grande île de Corse se sont maintenues sur des îlots , à l’abri des prédateurs et compétiteurs, : c’est le cas notamment de certains cloportes.
Sur l’île de la Vacca, la faune est encore plus particulière. Des micro-évolutions de lézards et geckos s’y sont produites au cours des millénaires. Sur la Vacca, les lézards tiliguerta sont très grands et très colorés, bien différents de leurs cousins de Corse. L’absence totale de rats a favorisé la préservation de certains oiseaux, notamment de l’océanite tempête, dont les colonies particulièrement vulnérables aux prédateurs terrestres ne peuvent s’installer en présence de rat noir. Ce rocher en pleine mer est également un refuge pour les martinets pâles et les molosses de Cestoni, une grande chauve-souris,.
Autour des îles, la zone marine abrite une colonie de grands dauphins et est régulièrement fréquentée par des tortues caouannes.
Les îles sont couvertes par plusieurs réglementations : Réserve naturelle, site Natura 2000, ZPS.
Dans tout l’extrême sud de la Corse (communes de Porto Vecchio, Bonifacio, Figari, Pianottoli-Caldarello, Monaccia d’Aullène), les protections terrestres du Conservatoire (4000 ha) sont complémentaires de la préservation assurée en mer et sur les îlots par la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (80 000 ha). Ce vaste ensemble préservé s’inscrit dans le cadre transfrontalier du GECT-Parc Marin International dont fait aussi partie le Parc national de l’Archipel de la Maddalena en Sardaigne.
C’est l’Office de l’Environnement de la Corse (par délégation de la Collectivité de Corse) qui gère le domaine du Conservatoire du littoral, conjointement avec la réserve naturelle, assurant ainsi une gestion intégrée terre-mer.
Les îles principales étaient des collines rattachées à la grande île de Corse avant la fin de la dernière glaciation il y a environ 11 000 ans. Certaines espèces présentes sur les Cerbicale sont donc les descendantes d’espèces qui s’y sont vues piégées par la montée des eaux. Leur patrimoine génétique a évolué dans des conditions d’isolement absolu. Soumis à des conditions écologiques extrêmes pendant des millénaires, elles ont évolué différemment de leurs congénères corses.
Le rocher de la Vacca était propriété militaire avant sa rétrocession au Conservatoire du littoral. Servant de cible aux bateaux armés, il a été canonné, ce qui a provoqué, dans les falaises granitiques, de nombreux éboulis et cavités artificielles colonisées par les oiseaux et chiroptères, notamment l’océanite tempête, qui a trouvé dans les éboulis un milieu très favorable à la nidification.
L’accès aux îles est interdit : l’accostage, la pêche et la chasse y sont interdits.
Les îles sont toutes situées en zone de non-prélèvement de la Réserve naturelle.
Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.