Commune(s) ZONZA (2A)
Surface protégée : 35.65 hectares
Unité littorale : GOLFE DE PORTO-VECCHIO
La Punta d’Arasu ferme au nord la petite baie toute ronde de San Ciprianu, au nord de Porto Vecchio. En arrière de la baie, protégée par un lido, existait autrefois une belle lagune qu’un projet d’aménagement a transformé en une succession de plusieurs étangs aux formes géométriques, d’où émergent çà et là des séries de boules granitiques. Il en résulte une impression d’étrangeté, de nature à la fois sauvage et maîtrisée. La succession de ces trois éléments, butte élevée, lido et étangs, forme un site d’une remarquable diversité, inséré dans une région très fortement soumise à la pression touristique, à proximité immédiate du golfe de Porto Vecchio. : Au sommet de la pointe, on surplombe non seulement la baie de San Ciprianu mais aussi le golfe de Porto Vecchio qui s’ouvre largement au sud, derrière la Punta San Ciprianu.
Habitats et Flore
À la diversité des paysages correspond une mosaïque de milieux dont l’intérêt biologique est remarquable. Sur la plage s’échouent des banquettes de posidonies. Le cordon dunaire recèle isoètes épineux, euphorbe peplis ou encore tamaris africain. Les petits marais et l’étang salé sont bordés de prés salés de type méditerranéen, à joncs maritimes et jonc aigu. Les mares temporaires se teintent du rouge des salicornes. Côté forêt, on rencontre de beaux peuplements de chênes liège, tandis que les boisements de genévriers oxycèdres à gros fruits occupent les hauts des dunes. Silène velouté, linaire grecque, renoncule à feuilles d’ophioglosse sont quelques-unes des espèces végétales remarquables présentes sur le site.
Faune
De nombreux oiseaux se reproduisent aux abords des étangs ou dans les zones boisées : le pipit rousseline, le roitelet à triple bandeau, la fauvette passerinette. Arasu est aussi un site de reproduction pour cet oiseau désormais si rare qu’est l’engoulevent d’Europe. La plage et l’arrière-plage sont fréquentées par des troupes de gravelots à collier interrompu et des petits gravelots, qui s’y reproduisent. Des flamands roses stationnent régulièrement sur l’étang.
Du côté des reptiles et amphibiens, la tortue cistude, la tortue d’Hermann, la couleuvre à collier corse et la couleuvre verte et jaune se partagent le territoire. Les zones rocheuses abritent un petit gecko nocturne, le phyllodactyle d’europe. On peut voir voleter, d’arbuste en arbuste, l’élégant porte-queue de Corse aux ailes rayées de jaune et noir.
La cicatrisation du site après les travaux d’aménagements touristiques de la fin du XXe siècle s’est faite naturellement. Un projet est en cours pour réfléchir à l’avenir du site : enlever les digues ? Retrouver l’unité de l’étang ? Les questions restent encore en suspend.
Dans les années 1960, la lagune de San Ciprianu a été totalement transformée par un projet immobilier touristique qui l’a transformée en marina « pieds dans l’eau » avec création ex nihilo d’une île centrale bâtie de villas. La lagune d’Arasu devait subir le même sort : des digues ont été élevées pour cloisonner la lagune et le programme prévoyait la création d’îles artificielles. Un projet qui, comme tant d’autres en Corse, n’a finalement pas abouti.
Il reste de cette époque de nombreuses pistes anarchiques qui sillonnent le site et permettent d’accéder à un restaurant en bord de mer, seule construction au bord de la digue. Les villas bâties sur la Punta d’Arasu créent une brèche dans la continuité du site.
Un petit sentier permet d’accéder au sommet de la punta d’Arasu, à partir des pistes qui mènent aux habitations.
Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.