Commune(s) LA PALME (11), NARBONNE (11), PORT-LA-NOUVELLE (11)
Surface protégée : 96.33 hectares
Unité littorale : COMPLEXE LAGUNAIRE DU NARBONNAIS
L’étang de La Palme est une lagune côtière méditerranéenne. Il s’agit d’espaces à cheval entre les domaines maritime et continental. Ces milieux de transition sont constitués de vastes étendues d’eaux saumâtres de faible profondeur séparées de la mer par une bande sableuse appelée "lido". Leur fonctionnement est intimement lié à leurs relations avec la terre autant qu’avec la mer et dont la clé de voûte est l’eau : venant de la mer ou du bassin versant de l’étang voire des résurgences karstiques (c’est le cas pour l’étang de La Palme).
Les abords de l’étang sont constitués de marais périphériques (sansouïres, prés salés, roselières, etc.) plus ou moins inondés selon la période de l’année et les conditions météorologiques.
L’habitat prioritaire est celui de la « lagune côtière » :
ses marais périphériques (une vingtaine de milieux naturels : Végétations annuelles des laisses de mer, Végétations pionnières à Salicorne, Prés salés méditerranéens, Fourrés halophiles méditerranéens, Steppes salées, Prairies humides méditerranéennes à grandes herbes) ;
le lido (près d’une quinzaine de milieux différents : les 5 habitats de marais périphériques, ainsi que les dunes mobiles embryonnaires, dunes blanches et dunes fixées) ;
les bords de résurgences karstiques et de cours d’eau qui viennent se jeter dans l’étang (Galeries et fourrés riverains méridionaux).
L'étang de La Palme est un milieu lagunaire exceptionnel comparé aux autres sites de ce type en Région Languedoc- Roussillon. Ce sont surtout la bonne qualité des eaux et du sédiment, son alimentation en eau douce par le réseau karstique, l'ouverture vers la mer (qui est restée peu perturbée), la pression humaine, relativement faible à ce jour sur le bassin versant, ainsi que la volonté des élus, socioprofessionnels et habitants, qui ont permis de conserver ce site dans son bon état.
Les objectifs de gestion sont les suivants :
Informer et sensibiliser les acteurs locaux et le grand public, faire respecter les réglementations afin de préserver les habitats naturels et espèces d'intérêt communautaire
Gérer la fréquentation du public afin de préserver les habitats naturels et les espèces d’intérêt communautaire
Améliorer la qualité de l’eau et le fonctionnement hydraulique de l'étang et de ses marais périphériques
Gérer les salins en tant qu'habitat d'oiseaux d'intérêt communautaire
Préserver les habitats naturels et d’espèces d’intérêt communautaire à vocation agricole ou pastorale
Améliorer les connaissances naturalistes concernant les habitats naturels et les espèces d’intérêt communautaire
C’est au cours du XIXème siècle, du fait de divers aménagements, que l’étang de La Palme a vu sa physionomie changer. En effet, les cartes marines des côtes du Languedoc de 1842 représentent l’étang comme une lagune de forme générale circulaire de 3 Km de diamètre. Les aménagements humains que sont la construction de la voie ferrée, l’installation des grands salins de La Palme et les infrastructures routières, ont fortement modifié l’évolution naturelle de la lagune et lui ont donné la forme triangulaire complexe qu’on lui connaît aujourd’hui.
L’aménagement de l’étang s’est poursuivi avec, au nord, l’implantation des salins de La Palme en 1927, sur une surface de 454 ha. La construction de digues des salins, réalisée sur les fonds consolidés de la lagune, a donné la forme complexe, à la fois des salins et de la partie restée naturelle de la lagune.
Ce secteur a aussi été exploité pour son matériau (marbre, calcaires et schistes) ; et ce, depuis l’époque romaine.