Commune(s) MARSEILLAN (34), SETE (34)
Surface protégée : 278 hectares
Site internet : Thau-agglo
Unité littorale : BASSIN DE THAU
Le site des salins de Villeroy est situé aux portes de Sète sur la rive sud-est de l’étang de Thau et s'étend sur une superficie de 163 hectares. Il correspond à la première partie du vaste lido de Sète à Marseillan (12km de long).
Entrer sur les salins équivaut à découvrir un univers mêlant sel, eaux, végétation et faune. Cette friche salinière est en effet largement influencée par la présence immédiate au nord et au sud du vaste étang de Thau (plus grande lagune du Languedoc-Roussillon avec7 500 ha) et de la mer Méditerranée et située sur un important axe migratoire entre l’Afrique et l’Europe du nord.
Les couleurs y sont très changeantes que ce soit au fil des saisons ou même des heures : eaux des anciennes « tables salantes » virant du bleu turquoise au rouge, cycles de la végétation et des floraisons…
Enfin le site offre un panorama assez exceptionnel sur l’arrière pays héraultais : du Pic St Loup au Mont St Baudille (848m).
La flore
Si le cortège avifaunistique des salins est ce qui attire au premier coup d’œil, que ce soit pour le promeneur curieux ou le naturaliste averti, il n’en reste pas moins qu’avec un regard plus attentif on pourra découvrir ici une richesse floristique impressionnante.
C’est ainsi 382 espèces de plantes qui ont pu être inventoriées en 2009 lors de la réalisation du plan de gestion. Parmi ces espèces certaines sont patrimoniales (8 au total) qu’elles soient protégées au niveau nationale, régionale ou estimées comme rares. On peut citer la buplèvre glauque (petite annuelle typique des milieux sableux ouverts), le Ficoïde à cristaux (qui doit son nom aux tubercules cristallins spectaculaires qui le parsèment) ou encore les saladelles qui se développent sur des milieux très salés (notamment Saladelle en baguette ou Saladelle annuelle dites plantes halonitrophiles).
Ce cortège floristique s’explique notamment par la diversité d’habitats présents : des prés salés aux sansouires en passant par les fourrés de Tamaris et de Pin parasols ou les eaux salées…
La faune
Comme citée précédemment les salins de Villeroy se caractérisent par leur avifaune remarquable : à près de 90% constitué de plans d’eau salés le site attire le cortège d’oiseaux d’eau (…) méditerranéen. Canards en migration ou stationnement hivernale, hérons et aigrettes trouvant ici un garde-manger illimité (petits crustacés, poissons et autres vers aquatiques…) en passant par les fameux laro-limicoles (Mouettes, sternes, avocettes et autres) qui se reproduisent chaque année sur les îlots créés depuis peu, sans oublier les fameux Flamants roses stationnant ici en grand nombre, image si typique de la méditerranée. L’hiver de nombreux bécasseaux et autres chevaliers ou courlis viendront peupler ces riches vases littorales pour s’y alimenter ou faire une halte durant leur long périple.
En dehors de l’avifaune quelques curiosités ont pu être inventoriées sur le site telles que le Criquet migrateur (dont il s’agit ici d’une sous espèce dite « forme de Palavas » en raison de sa taille plus forte) ou encore le papillon Petit-Monarque et enfin le Pasammodrome d’Edwards (petit lézard des sables méditerranéens, extrêmement craintif et agile).
Le site acquis entre 2000 et 2003 par le Conservatoire du littoral a été confié en gestion en 2005 à Thau agglo.
C’est la validation par tous les acteurs d’un plan de gestion définissant un programme quinquennal d’investissement et d’entretien pour la gestion qui va réellement initié une action forte du gestionnaire sur le site.
Ainsi Thau agglo a pu investir avec le concours financier du CG34, dela Régionet dela Villede Sète.
Ces travaux d’investissement ont consisté à restaurer l’ensemble du réseau hydraulique du site (mise en place de martellières et d’échelles limnimétriques, curage de fossés) ou encore à créer des ilots de nidification pour les laro-limicoles.
Tout un programme pluriannuel de suivis écologiques a été mené en partenariat avec le CEN LR ainsi que l’entretien du site : mise en place de panneaux d’entrée de sites et de présentation générale, ramassage des déchets (nombreux sur ce site périurbain…), gestion et suivi de l’hydraulique, surveillance par les deux gardes du littoral…
A été également pris par la ville de Sète un arrêté municipal réglementant notamment la circulation et les usages sur le site, suite à sa validation en comité de pilotage (réunion assurée chaque année par Thau agglo).
Toutes ces actions ont notamment permis ces dernières années le retour des larolimicoles nicheurs en masse sur des îlots créés par Thau agglo avec respectivement 500 et 600 couples de Sternes (caugek, naine et pierregarin), Mouette rieuse et Avocette élégante récompensant ainsi gestionnaire et propriétaire de leurs efforts pour restaurer et conserver ce site d’exception.
De la formation du lido…
L’histoire géologique du bassin versant de l’étang de Thau s’explique essentiellement par les périodes de régression et de transgressions marines, conditionnant les dépôts sédimentaires marins alternant avec périodes d’érosion. Il y a moins de 6 000 ans se crée les lidos du Languedoc, via la remontée de la mer qui pousse devant elle les sédiments fluviaux, au fil des siècles et des courants marins le lido se consolide entre le Mont St Clair de Sète et le Mont St Loup à Agde, formant ainsi la vaste lagune de Thau.
… à la création et l’exploitation des salins…
La création des salins remonte à la fin du XVIIIème siècle, acquis ensuite par la compagnie de Salins du Midi, le sel produit n’était pas consommable car non lavé, il était destiné aux tanneries, à l’élevage et à l’industrie chimique.
L’exploitation du sel, manuelle, se fait dans des conditions très difficiles, notamment l’été. Le sel est transporté d’abord via des barques et bâteaux puis par la voie ferrée.
La production salinière, très irrégulière et généralement maigre, étant devenue de moins en moins rentable, les années 67-68 ont marqué l’arrêt de leur exploitation.
… à la « renaturalisation »
A l’abandon depuis 40 ans ces salins ont progressivement retrouvé les caractéristiques de certains habitats naturels typiques du littoral languedocien : mélange de sansouires, prés salés et lagunes à salinité variables. Il découle également de ces années de non entretien une érosion exponentielle des digues et autres cairels mais aussi une dégradation par le sel de tous les ouvrages hydrauliques.
Pour accéder aux salins de Villeroy rejoindre Sète et le quartier du Pont-Levis.
Carte IGN Top 25
à 9.06 km