CAP MARTIN

Le Cap Martin s’avance sur la Méditerranée entre Menton et la Principauté de Monaco. Situé sur la commune de Roquebrune-Cap-Martin, ce site de 1,2 hectares se déploie sur des terrains en pente, entre la voie de chemin de fer et la mer. Il abrite cinq éléments bâtis représentatifs de l’architecture moderne, dus au talent de deux des architectes les plus représentatifs du XX^e siècle :

- Eileen Gray, décoratrice reconnue qui se fit architecte pour y réaliser la « Maison en bord de mer », dite E 1027.

- Le Corbusier, peintre et architecte de renommée universelle, y construisit, quant à lui, le Cabanon qui devint sa retraite personnelle ainsi que les « Unités de camping » pour son ami Thomas Rebutato.

Tous deux firent de ce site le lieu d’expérimentation d’une nouvelle architecture en dialogue avec le paysage, aujourd’hui préservé et classé Monument Historique.

Les cinq édifices emblématiques :

- Le Cabanon de Le Corbusier construit en 1952, classé Monument Historique, inscrit sur la liste du patrimoine mondial, acquis par le Conservatoire en 1979 ;

- L’Atelier de Le Corbusier, structure mobile, acquis par le Conservatoire en 1979 ;

- La Villa de Eileen Gray et Jean Badovici (Villa E-1027), classée Monument Historique, acquise par le Conservatoire en 2000 avec le soutien de la commune de Roquebrune-Cap-Martin ;

- L’Etoile de Mer de Thomas Rebutato, inscrite Monument Historique ;

- Les Unités de Camping conçues par le Corbusier en 1957, inscrites Monument Historique.

Chaque édifice constitue une expression emblématique de l’architecture moderne. Cependant, par leur proximité et les relations étroites qu’ils entretiennent, ils sont indissociables et composent une collection vivante.

Pour en savoir plus en images, le reportage filmé Prioriterre de France 3 Provence Alpes Côte d'Azur : Cap moderne: gestion durable d'E1027, de la guinguette étoile de mer et du cabanon de Le Corbusier

Autres informations :

Office de Tourisme de Roquebrune-Cap-Martin : http://www.rcm-tourisme.com/sous-categories/larchitecture-autre

Site du Centre des Monuments Nationaux et de l’association Eileen Gray- Etoile de Mer- Le Corbusier : www.monuments-nationaux.fr

https://capmoderne.monuments-nationaux.fr

https://eileengray-etoiledemer-lecorbusier.org

La faune

Survolé par les mouettes et les goélands, le liseré côtier est colonisé par tout un micro cosmos, dont une perle rare au doux nom de Porcellio spinipennis, petite espèce de crustacé terrestre endémique du Var et des Alpes-Maritimes.

Sur le sentier, écureuils et passereaux s’affairent sous l’œil paisible de quelques lézards paressant au soleil.

La flore

Au sein du site corbuséen, c’est le foisonnement de variétés végétales et de senteurs qui caractérise le site avec le caroubier (pièce maîtresse du jardin paysager autour du Cabanon), des pins d’Alep, des palmiers nains, des aloès, des citronniers et des bougainvilliers, mais aussi les parfums de la glycine et du pittosporum, très présents lorsqu’ils sont en floraison.

Aux alentours proches, la nature compose avec la chaleur, les embruns et le sel. Dans ces conditions difficiles, les rochers accueillent de rares touffes de Statice aux petites fleurs violettes et de Crithme maritime, qu’on nomme aussi « Fenouil de mer ».

Tout au long du sentier des douaniers, dit aussi « sentier Le Corbusier », on peut observer une autre espèce littorale : l’Euphorbe arborescente.

Vous apercevrez peut-être aussi la magnifique Barbe de Jupiter aux fleurs jaunâtres. Bien que protégée, elle est en forte régression sur ce littoral, face à l’urbanisation et face à la colonisation d’espèces exotiques comme l’Agave, le Figuier de Barbarie ou le Sénéçon.

De 1982 à juin 2014, la commune de Roquebrune – Cap - Martin a géré le site. Restauration, aménagement et mise en valeur de l’ensemble comme lieu vivant, tout en préservant sa vocation de renouvellement architectural méditerranéen, ont constitué les principaux axes de gestion.

En 2014, la gestion est confiée à l’association Cap Moderne pour une durée de six ans avec pour objectif la restauration, la mise en valeur et la gestion touristique avec notamment l’ouverture au public de l'ensemble du site.

A partir de 2018, le Centre des monuments nationaux (CMN) a pris le relai de Cap Moderne, sauf pour les travaux de restauration et de mise en valeur. Depuis 2020, le CMN est le seul gestionnaire.

Un Projet Scientifique et Culturel a été élaboré afin d’orienter l’ensemble des politiques du site : conservation, travaux, modalités de visite, actions culturelles. Le Cabanon fait également l’objet d’une déclinaison du plan de gestion, formalisé dans le cadre de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO de l’œuvre architecturale de Le Corbusier, qui constitue une contribution exceptionnelle au Mouvement Moderne. Les orientations adoptées visent à faire vivre l’esprit des lieux en définissant les lignes directrices de la politique de conservation et d’entretien du site, dans une dynamique d’ouverture au public.

Un autre objectif de gestion est la préservation de l’écrin de nature. Il convient sur ce site très riche en espèces, de préserver la biodiversité tout en ouvrant des panoramas.

Téléchargez le plan de gestion.

Autrefois, les collines, toutes façonnées en terrasses, étaient couvertes d’orangers et de citronniers alternant avec les oliviers séculaires et les immenses pins maritimes.

Mais à partir de 1883, le chemin de fer et la route de la basse corniche permettent à une clientèle riche, cultivée et cosmopolite de découvrir la Riviera au cours de longs séjours hivernaux.

Villas et jardins transforment alors rapidement ce site sauvage planté d’espèces méditerranéennes traditionnelles en un vaste parc aux essences exotiques.

C’est dans ce cadre qu’en 1926, Eileen Gray (décoratrice) et Jean BadoviciI (architecte), à la recherche d’un terrain à bâtir, s’arrêtent à Roquebrune – Cap-Martin. Eileen Gray décide d’y construire « la Maison en bord de mer », encouragée par Badovici.

Dès, la villa est fréquentée par Le Corbusier. En 1949, Thomas Rebutato ouvre juste à côté une guinguette qu’il nomme « l’Etoile de mer ». Nait alors une amitié entre les 2 hommes.

Ensemble, ils souhaitent réaliser un habitat résidentiel adapté aux versants littoraux de la Côte d’Azur et à taille humaine (concept du Modulor de Le Corbusier). Les « Unités de camping » et le Cabanon, construits autour de la guinguette, en sont des prototypes. Mais faute de moyens, ces projets n’aboutirent pas.

Le Projet Scientifique et Culturel s’attache à faire vivre l’esprit des lieux en donnant à voir les strates spatiales (paysage naturel, chemin de fer, gare, chemin d’accès au site) et les strates temporelles du site :

- 1926 à 1932 : période de la construction d’E-1027 par Eileen Gray, (avec le concours de Jean Badovici) jusqu’à son départ.

- 1932 à 1948 : période « Jean Badovici » pendant laquelle Le Corbusier réalise ses peintures murales dans la villa E-1027

- 1949 à 1965 : expérimentation du « bon vivre » autour de l’Etoile de mer de Thomas Rebutato, élaboration du Cabanon et des Unités de camping par Le Corbusier

- 1965 : mort de Le Corbusier au large de la plage du Buse

- 1965 à 1974 : oubli progressif de la Villa E-1027 alors que s’opère une sanctuarisation du Cabanon

- Puis la renaissance avec des expérimentations de restauration et de conservation des bâtiments

- A partir de 2016, la reconnaissance. Le site s’inscrit dans le réseau international lié à son inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco.

Le Centre des monuments nationaux (CMN), gestionnaire du site, organise des visites guidées sur réservation uniquement, par mail uniquement.

Pour plus d’informations, contactez le CMN par téléphone 04 89 97 89 52 ou consulter le site Internet : https://capmoderne.monuments-nationaux.fr/

Pour plus d’informations sur l’œuvre de Le Corbusier :

Site internet de la fondation Le Corbusier