Commune(s) SALSES-LE-CHATEAU (66)
Surface protégée : 89.71 hectares
Unité littorale : COMPLEXE LAGUNAIRE DE SALSES LEUCATE
La zone humide des Sagnes d’Opoul, désormais protégée par le Conservatoire du littoral, est située en bordure Ouest d’une grande lagune méditerranéenne : l’étang de Salses-Leucate. Elle est localisée sur la commune de Salses-Le-Château et s’étend sur environ 1.5 Km de long - entre les résurgences de Font-Estramar au Nord et Font-Dame au Sud - et 500 m de large jusqu’à l’étang. La superficie de cette entité fonctionnelle humide est de 167ha, pour une altitude moyenne de 1m.
Au niveau hydraulique, l’alimentation en eau douce de la zone humide est assurée par les deux principales résurgences karstiques d’alimentation de l’étang que sont Font-Estramar et Font-Dame.
Le gradient de salinité structure les habitats naturels allant d’une roselière pour les secteurs doux à saumâtres et de la sansouïre en bord d’étang.
Des activités économiques se développent à proximité du domaine protégé par le Conservatoire du littoral : deux piscicultures - une au Nord (Extramer) et l’autre au Sud (Les poissons du soleil) - et des exploitations agricoles à l’Ouest (arboriculture).
Les principaux habitats naturels sur les Sagnes d’Opoul sont les fourrés halophiles méditerranéens également appelés sansouires (habitat d’Intérêt Communautaire), les prés salés et la roselière. Cette dernière a une richesse floristique faible (habitat monospécifique à Phragmites sp.) mais abrite des enjeux forts de conservation en termes d’espèces animales et notamment d’oiseaux d’Intérêt Communautaire.
Les observations récentes en matière de richesse floristique comptabilisent 126 espèces dont 4 à enjeux observées sur le domaine du Conservatoire du littoral. Une majorité de ces espèces est liée aux secteurs à grands hélophytes influencés par l’eau douce (Apium graveolens, Carex hispida, Cladium mariscus) ou aux lagunes (Ruppia maritima, Zostera marna et noltei).
Pour ce qui concerne les oiseaux, certaines espèces s’y reproduisent d’autres viennent simplement s’y nourrir. La zone humide joue aussi un rôle très important en tant que zone de halte migratoire aussi bien au printemps qu’à l’automne. C’est aussi un secteur d’hivernage intéressant pour certaines populations. 95 espèces ont été contactées historiquement sur le site comme par exemple, la présence de Hérons pourprés, Aigrette garzettes, Grandes aigrettes, Luscinioles à moustaches, Butor étoilé, Busard des roseaux, Bruant ortolan. Ces espèces, toutes listées dans l’annexe I de la Directive oiseaux qui confèrent au site une reconnaissance au titre du réseau Natura 2000 : Zone de Protection Spéciale FR 911 2005 et Site d’Importance Communautaire FR 910 1463 « Complexe lagunaire de Salses-Leucate».
Les politiques publiques en matière d’eau et de biodiversité et portés par le syndicat RIVAGE permettent d’envisager une gestion globale et cohérente sur le site :
- Schéma d’aménagement et de Gestion des Eaux de l’étang de Salses-Leucate
- Site Natura 2000 Complexe lagunaire Salses-Leucate
- Stratégie de Gestion des Zones Humide du bassin versant de l’étang de Salses-Leucate
C’est dans le cadre de l’animation de cette dernière démarche que le plan de gestion est initié avec l’appui financier de l’Agence de l’Eau RM&C, en lien avec le Conservatoire du littoral et la Fédération des Chasseurs des Pyrénées Orientales, historiquement présente dans la gestion du site.
Le cadre de gestion signé en 2017 prévoit ainsi une répartition des rôles de chacun : Rivages pour la coordination de la gestion et l’élaboration du plan de gestion, la Fédération des Chasseurs des Pyrénées-Orientales pour sa mise en œuvre sur le terrain.
Cette vaste zone humide porte le nom des sagnes d’Opoul en référence à une mise à disposition par la commune de Salses-le-Château des prés salés de bord d’étang au bénéfice des bergers d’Opoul qui manquaient de pâtures au sein des Corbières.
La mise en exploitation des deux piscicultures dans les années 80 a entrainé une modification de la circulation de l’eau douce. Canalisée et captée pour assurer l’alimentation de ces exploitations elle est ensuite redirigée pour un rejet à l’étang au détriment des habitats naturels périphériques.
Ce phénomène, conjugué à l’ouverture permanente des graus sur les stations balnéaires de Port-Leucate et Port-Barcarès, a conduit à une marinisation importante de l’étang et une salinisation progressive des marges de la lagune.