Commune(s) TALLONE (2B)
Surface protégée : 152 hectares
Unité littorale : PLAINE ORIENTALE
Sur la côte orientale de la Corse, le site s’articule autour d’un plateau à l’ambiance forestière et comprend la moitié de l’étang de Terrenzana. La particularité du site est la présence d’un maquis haut, ce qui tient de l’exception sur la côte orientale. Ainsi, c’est une succession de petits vallons frais où l’on se promène à l’ombre des bruyères arborescentes et de trouées qui offrent des vues lointaines sur la mer, l’étang de Diana, les coteaux agricoles et les sommets de la Castagniccia.
La part de l’étang de Terrenzana appartenant au Conservatoire du littoral reste très sauvage et l’absence d’exploitation agricole sur le plateau préserve la nappe d’eau des pollutions. Le site comprend, à l’embouchure du Pompugliani, une zone marécageuse d’eau douce,
Sur la rive bordant l’étang de Diana, une cabane de berger a été reconstituée selon les modes de construction typiques de la plaine orientale, en bois et branchages.
Habitats et flore
La particularité du site tient à ce maquis haut, exceptionnel car longtemps préservé du feu : il témoigne des paysages naturels qui caractérisaient la plaine orientale avant qu’elle ne trouve une vocation agricole. Les bruyères arborescentes atteignent une taille remarquable et sont associées au chêne-liège. Un maquis forestier qui offre une ambiance unique, notamment au printemps, lorsque les bruyères se couvrent de grappes de fleurs blanches.
D’autres ambiances forestières ponctuent le site, en fonction de la nature du sol. Les rives de l’étang sont bordées par une tamariçaie très dense, composée exclusivement de Tamarix africana, Les zones marécageuses abritent un peuplement forestier particulier composé de frênes à fruits aigus et aulnes glutineux.
Le cordon dunaire qui sépare l’étang de Terrenzana de la mer est couvert d’une végétation adaptée au substrat sableux : genévrier des dunes et euphorbe peplis. Les sansouires abritent une végétation halophile avec de grandes étendues de salicornes.
Faune
L’étang de Terrenzana héberge toute l’année une population de flamands roses, facilement observables. De nombreux oiseaux fréquentent le site, parmi lesquels on peut mentionner le héron pourpré et le busard des roseaux.
On peut y observer deux espèces de tortues : une tortue terrestre, la tortue d’Hermann, qui habite les sous-bois, et, sur les berges du marais de Pompugliani, la très discrète tortue cistude, tortue d’eau douce carnivore qui y trouve sa nourriture, petits poissons, vers, mollusques….
Les batraciens et reptiles sont nombreux autour de l’étang : couleuvre à collier, couleuvre verte et jaune, grenouille de Berger. Enfin, les zones humides hébergent la leste à grands stigmas, libellule de la famille des Demoiselles très rare à l’échelle nationale. Une convention signée avec un apiculteur a entraîné l’installation de ruches d’abeilles noires de Corse dans le maquis.
Le site appartient au Conservatoire du littoral depuis 1980. La ZNIEFF de Terrenzana s’étend au-delà des terrains du conservatoire, avec des problématiques de gestion, notamment du cordon littoral, liées à la présence d’un camp de naturistes.
Terrenzana fait partie des sites de la côte orientale gérés par la Collectivité de Corse. Une équipe de gardes du littoral assure l’entretien du sentier et du site et met en place, par exemple à l’occasion des Journées du Patrimoine, des visites thématiques accompagnées du site.
Téléchargez le plan de gestion.
L’étang de Terrenzana est une lagune côtière Malgré, l’apport régulier d’eau douce par le fleuve maintient la faible salinité de l’étang. Moins profond et beaucoup plus petit que son voisin l’étang de Diana, il n’a pas été exploité par les ostréiculteurs. Cette micro-région est habitée depuis le Néolithique. Au Moyen-Age, avec l’irruption de la malaria et le développement de la piraterie barbaresque, Terrenzana connaît le même délaissement que toute la plaine orientale. La transhumance hivernale pratiquée par les bergers est quasiment la seule activité agricole jusqu’au milieu du XXe siècle. Le tournant des années 1950, avec notamment le développement de la viticulture, épargne le plateau de Terrenzana.
Peu fréquenté avant la création du sentier d’interprétation en 2017, Terrenzana était simplement considéré comme une voie d’accès à la plage.
L’accès au site se fait via une petite route d’accès depuis la T 10, au niveau du fleuve Pompugliani.. Trois aires de stationnement aménagées permettent de rejoindre le sentier d’interprétation et d’accéder ainsi à l’ensemble du site. Le sentier offre à la fois des vues lointaines et des plongées dans les différents milieux naturels.
Au belvédère de Pompugliani, des tables de lecture offrent au visiteur une approche patrimoniale et décrivent l’extraordinaire panorama.
Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.