Commune(s) MONTSINERY TONNEGRANDE (973)
Surface protégée : 202.93 hectares
Le site du bagne des Annamites se trouve entre la crique Anguille et la rivière de Tonnégrande, sur la commune de Montsinéry-Tonnégrande.
Appelé aussi établissement de Crique-Anguille, c’est le premier des trois établissements pénitentiaires spéciaux (EPS) créés par décret en 1931, en Guyane.
Edifié sur une zone comprenant trois petits reliefs séparés par des ravins, il est entouré d’une forêt inondée plus de six mois par an.
La flore
Le site du bagne des Annamites est constitué d’une forêt secondaire composée de palmiers pinots et de diverses espèces classiques de sous-bois. Il abrite une des rares stations du palmier Bactris nancibensis, espèce protégée qui fait l’objet d’un plan national d’action.
La faune
Une avifaune variée fréquente ce secteur : on peut citer entre autres le toucan qui apprécie particulièrement les graines du palmier pinot, le surprenant porte-éventail roi, espèce de moucherolle dont le mâle arbore une crête qu’il ouvre pendant la saison des amours ou à des fins de protection et qui dévoile un rouge moucheté de noir.
On peut aussi y croiser des tamarins, fourmiliers...
Le site a été acquis en 2012 par le Conservatoire du littoral. Cette maîtrise foncière permet de relancer le projet d’inscription du bagne à l’inventaire des sites et monuments naturels de Guyane et de proposer, en partenariat avec la commune de Montsinéry-Tonnégrande une gestion cohérente du site.
Le bagne a été construit sur le domaine de l’ancienne habitation coloniale Patawa, à partir de 1931 par des forçats de droit commun, puis à partir de 1932 par des condamnés politiques indochinois déportés en Guyane. L’établissement de Crique-Anguille avait la particularité d'être à la fois un lieu d’enfermement et le centre administratif de l'une des circonscriptions du territoire de l'Inini, créé en 1930. Il était composé de trois quartiers : le quartier administratif du personnel européen, le quartier des tirailleurs sénégalais, affectés à la surveillance et le quartier des condamnés.
En 1932, le bagne comptait 395 condamnés indochinois qui constituaient une main d’œuvre gratuite affectée à l’ambitieux projet de mise en valeur du vaste territoire de l’Inini, couvrant tout le sud de la Guyane. Point de départ d’une route devant relier Port-Inini au Maroni en passant par Saut-Léodate (kourou), Saut-Tigre (Sinnamary) etc. Finalement ce projet sera un échec et le bagne cessera définitivement toute activité en 1946. La plupart des condamnés seront libérés. Ceux en cours de peine seront dirigés vers Cayenne où ils purgeront leur peine jusqu’à leur libération en 1948.
Mission "Patrimoine en péril"
à 11.12 km