L’estuaire de la Loire, débouché du plus long fleuve de France, s’étire sur 60 km entre les villes et les grands ports industriels de Nantes et de Saint-Nazaire. Vaste étendue de marais cadrés au nord par le relief du Sillon de Bretagne et au sud par les coteaux du Pays de Retz, l’estuaire est fortement anthropisé depuis le XIXe siècle mais n’en reste pas moins un territoire dont la valeur environnementale est éminemment reconnue. Caractérisé par le contraste fort entre la verticalité des infrastructures industrialo-portuaires et l’horizontalité des prés salés, des roselières et des prairies, ce territoire longtemps resté inaccessible est essentiellement tourné vers le chenal de navigation de la Loire. En 2007, la biennale d’art contemporain « Estuaire » en a révélé tout le potentiel poétique avec 29 œuvres permanentes réparties sur 12 communes, fil d’Ariane d’un parcours de découverte ouvert à l’année au fil de l’eau. « Aujourd’hui, l’art change de support, de la toile, du papier il s’évade et siège sur les rives de Loire. Ce n’est plus la représentation de la Loire mais la sublimation du fleuve par l’art avec, notamment, l’évolution des regards sur l’estuaire amorcée par les interventions artistiques de type land art à l’échelle de ce grand paysage »*.« Estuaire » accompagne un projet politique de développement de la Métropole Nantes-Saint-Nazaire, dont l’une des priorités est la protection des espaces naturels face à l’industrialisation.
* Atlas de paysages des pays de la Loire, Les principales représentations culturelles des paysages, extrait, 2014
« La ville, en moquerie profonde, je pense, de ses dérisoires attaches terrestres, avait hissé en guise de nef de sa cathédrale absente – haute de trente mètres et visible mieux que les clochers de Chartres à dix lieues à la ronde – la coque énorme entre ses tins du paquebot Normandie. Ville glissant de partout à la mer comme sa voguante cathédrale de tôles. »
Depuis 1965, l’urbanisation a largement gagné du terrain sur les deux rives de l’estuaire. En rive droite, elle correspond à l’extension des ports de Saint-Nazaire, de Montoir et de Donges. En rive gauche, elle s’est étendue au-delà de la « route bleue », dans la zone arrière-littorale de la station balnéaire de Saint-Brévin-les-Pins. Le Conservatoire du littoral protège les espaces alluviaux de part et d’autre de la Loire.
• Un estuaire au paysage industriel et naturel monumental s’étirant entre Saint-Nazaire et Nantes
• De gigantesques infrastructures portuaires
• De vastes terres alluviales abritant une importante richesse faunistique et floristique
• Un important développement des industries impactant les espaces naturels et tout l’écosystème humide
• Une activité pastorale encore précaire du fait des risques d’inondations et de la salinisation qui ne cessent d’augmenter
• Un bouchon vaseux nécessitant un dragage constant pour le passage des navires
• Un lieu hautement convoité, objet de conflits et de négociations permanentes
• Protection des marais par le Conservatoire du littoral
• Site classé au titre de la loi de 1930