Commune(s) CORDEMAIS (44), BOUEE (44), FROSSAY (44), LE PELLERIN (44)
Surface protégée : 2492.45 hectares
Unité littorale : ESTUAIRE DE LA LOIRE
L’estuaire de la Loire est formé de milieux humides d’une grande variété, périodiquement inondés selon les marées. Dans un paysage marqué par les aménagements industrialo portuaires qui s’étalent entre Nantes et Saint Nazaire, ce vaste espace naturel est profondément modelé par l’homme. Les rives de la Loire ont été aménagées de longue date, tant pour faciliter la navigation (canal de la Martinière par exemple) que pour assurer leur exploitation agricole ou, plus récemment, la chasse au gibier d’eau. Les qualités écologiques et paysagères de l’Estuaire de la Loire, ainsi que son patrimoine naturel remarquable, ont contribué à son intégration au réseau Natura 2000 et à son classement à l’inventaire des sites.
Le domaine du Conservatoire du littoral, réparti sur trois secteurs, s’est constitué par l’affectation successive du Domaine Public Maritime (2000), du Domaine Public Fluvial (2006), la rétrocession de terrains acquis par le Département sur l’île de la Maréchale (2009) et les acquisitions réalisées auprès de propriétaires privés.
L’intervention du Conservatoire du littoral dans l’Estuaire de la Loire, et du Département de Loire Atlantique en tant que gestionnaire, est motivée par le souci de préserver les espaces naturels estuariens de l’industrialisation et de l’urbanisation, de maintenir et conforter une agriculture extensive, de concilier les usages, de permettre un accueil du public compatible avec le maintien de paysages de qualité, d’activités traditionnelles ainsi que la protection de la faune et de la flore.
Des dizaines d’espèces végétales protégées s’épanouissent au cœur de l’estuaire, principalement sur les secteurs vaseux ou sablonneux, ainsi que sur les prairies humides : Angélique des estuaires, Scirpe triquètre, Plantain maritime, Arroche à long pédoncule… L’association de l’ensemble des espèces végétales forment des habitats qui pour certains sont reconnus « d’intérêt communautaire » par le réseau Natura 2000. C’est notamment le cas des prés salés ou des prairies subhalophiles typique des marais maritimes de la façade atlantique.
Les zones humides constituent des sites de reproduction, d’hivernage et d’halte migratoire essentiels pour près de 250 espèces d’oiseaux fréquentant l’estuaire au cours de l’année. La mosaïque de milieux contribue à l’attractivité globale du site : ainsi, en halte migratoire, le Phragmite aquatique se repose dans les roselières hautes et exploite les scirpaies à proximité pour se nourrir. La multiplicité des habitats est également mise à profit par les espèces piscicoles comme autant de lieux de nourricerie, de développement et de vie (pour le Bar, le Flet ou la Sole). L’estuaire constitue aussi un enjeu majeur pour la préservation de l’Anguille européenne en danger d’extinction : c’est par cette interface que les civelles colonisent tous les ans un bassin versant qui représente 1/5ème de la surface métropolitaine.
Enfin, les mammifères semi-aquatiques (Loutre d’Europe, Campagnol amphibie…) sont également un enjeu fort pour l’estuaire.
La gestion de ce site est confiée depuis 2014 au département de Loire Atlantique. Le plan de gestion, actualisé en 2016, a notamment pour objectifs :
• une acquisition de connaissances ciblée pour une gestion opérationnelle
• une gestion et des pratiques adaptées aux contextes de l’estuaire, assurant le maintien ou la restauration de la biodiversité
• un fonctionnement hydraulique optimisé pour maintenir les activités locales et la biodiversité, et prenant en compte l’évolution de l’estuaire
• une intervention du Conservatoire du littoral contribuant à la pérennisation et la valorisation d’une agriculture d’élevage extensif, viable économiquement
• des activités (chasse, pêche, etc.) qui participent à la gestion du territoire, à organiser dans un cadre clairement identifié
• une ouverture au public maîtrisée à des fins de découverte et de sensibilisation, dans le respect des activités, des usages et des sensibilités écologiques
• un renforcement des leviers d’intervention du Conservatoire pour la mise en œuvre de son action foncière.
De nombreuses conventions d’usage ont également été signées sur le site :
• une convention de gestion tripartite des Réserves de Chasse et de Faune Sauvage du Massereau et du Migron (800 ha) entre l’ONCFS, le Département et le Conservatoire
• une quarantaine de conventions d’usage agricole, avec des éleveurs de bovins principalement, sur plus de 2000 ha
• deux conventions cynégétiques en rive droite avec le Syndicat intercommunal de chasse au gibier d’eau de la Basse-Loire nord, et en rive gauche avec l’Association de chasse Basse Loire sud 44.
• Une convention de gestion de l’observatoire Kawamata avec le Lieu Unique dans le cadre de la manifestation « Estuaire »
Retrouvez le plan de gestion simplifié.
Dès le XIIe siècle, l’Homme n’a cessé d’intervenir sur la Loire et ses abords en cherchant tout d’abord à « assainir » les marais : étiers, canaux, vannes, chaussées et digues ont structuré le parcours de l’eau, permettant de gagner des terres sur l’eau et de développer des espaces de prairies. Ces éléments structurent encore aujourd’hui une grande partie des marais.
Malgré la création du canal maritime de basse Loire, rapidement obsolète, le cours de la Loire a été profondément remodelé par sa chenalisation à l’aube du XXe siècle afin de permettre la navigation de bateaux à fort tirant d’eau. Alors qu’elle présentait un lit mineur large aux multiples bras, la Loire est ainsi devenue plus étroite et profonde ne formant qu’une seule voie d’eau. Le comblement progressif des bras s’est traduit par la disparition de la plupart des îles, laissant place à de vastes roselières et prairies ouvertes.
À partir de la seconde moitié du XXe siècle, ce sont les infrastructures portuaires en rive droite de l’estuaire qui ont imprimé leurs lignes sur les paysages et modifié fonctionnement hydrosédimentaire du fleuve.
En rive droite, depuis le bourg de Lavau sur Loire, un sentier traversant la roselière permet d’atteindre « l’observatoire », œuvre de Tadashi Kawamata à partir de laquelle il est possible de contempler les anciennes îles de Loire.
En rive gauche, le circuit « Loire à Vélo » permet de relier Nantes à la mer en longeant le site sur les communes du Pellerin, Frossay ou encore Corsept.
À Frossay, l’ONCFS propose des sorties accompagnées à la découverte de la nature au cœur des Réserves du Massereau et du Migron (accès interdit au public).
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